Action de la France dans le domaine de la santé en Géorgie [ka]

Le soutien au renforcement du système de santé représente une priorité de la France en Géorgie. En effet, malgré les progrès importants réalisés ces dernières années, le système de santé géorgien fait encore face à de nombreux défis qui entravent l’exercice du droit à la santé.

Certes, l’introduction de la couverture de santé universelle en 2013 a représenté une grande avancée pour le système de santé géorgien. Désormais, plus de 90 % de la population bénéficie d’une couverture santé. Le pays est bien équipé en infrastructures sanitaires (publiques et privées). Il dispose d’un nombre de médecins élevé par rapport à sa population.

Cependant, le système de couverture est complexe et le reste à charge souvent important, notamment en ce qui concerne l’achat de médicaments. En 2022, les fonds publics couvraient 57 % des dépenses de santé, tandis que le reste à charge pour les patients, bien qu’en forte baisse depuis 2014, était de 43 % (contre 65 % en 2013). Le pays fait par ailleurs face à un manque d’infirmiers et de sage-femmes. La Géorgie rencontre également des problèmes liés à la qualité de soins et à d’importantes disparités géographiques. Le système de santé privilégie le niveau hospitalier au détriment des soins de santé primaire. Le secteur hospitalier se caractérise par une prépondérance du privé qui gère 80 % des lits (près de 21,000 en 2021), par une grande fragmentation avec 60 % des hôpitaux qui réalisent 11 % des hospitalisations (2019) et des taux d’occupation particulièrement faibles (55 % en 2021).

La France encourage l’amélioration de la qualité des soins en Géorgie et soutient la trajectoire du gouvernement géorgien vers un système de santé plus juste et inclusif, répondant aux standards européens.

Ce soutien se traduit par une aide financière, logistique et institutionnelle répartie sur des actions telles que l’accompagnement aux réformes, la formation, la coopération hospitalière et le soutien à la société civile.

L’accompagnement aux réformes

Depuis 2017, la France, à travers l’Agence Française de Développement (AFD), accompagne la Géorgie dans les domaines des retraites, du renforcement du système d’aide sociale et de solidarité – y compris sur l’emploi, de l’amélioration du système de santé et de l’équité dans l’accès aux soins.

Santé primaire

La France soutient l’amélioration de l’offre de soins à travers le développement du secteur de la santé primaire. Nous accompagnons l’élaboration de protocoles pour la prise en charge de certaines pathologies par les médecins de famille et les médecins ruraux et la formation des médecins à l’utilisation de ces protocoles. Nous participons également à la digitalisation du système de soins (offre de télémédecine pour les populations reculées et téléformation pour les médecins ruraux) et à la mise en place d’un système d’information intégré de la protection sociale. L’objectif de ces actions est de permettre meilleure prise en charge sociale, et médicale, qualitative et géographiquement équitable afin de réduire la fracture entre territoires urbains et ruraux.

Santé mentale

Depuis 2018, la France appuie le gouvernement géorgien dans la mise en œuvre de réformes en matière de santé mentale et de handicap. La France finance la mobilisation d’experts français et européens pour appuyer le gouvernement géorgien dans la mise en œuvre des stratégies développées ensemble. Cet appui devrait permettre de faciliter l’accès à des soins de santé mentale de proximité et de qualité. Un travail de sensibilisation et de lutte contre la stigmatisation est également initié.

Santé environnementale

La France, à travers Expertise France, soutient le centre national de contrôle des maladies et de santé publique (NCDC) pour permettre à la Géorgie de faire face aux conséquences sanitaires du réchauffement climatique et de la dégradation de l’environnement, notamment en matière de qualité de l’air et de fortes chaleurs. La France a également contribué au renforcement du secteur en soutenant Evex, premier acteur privé hospitalier en Géorgie.

La formation

La France facilite la conclusion d’accords entre universités françaises et géorgiennes pour permettre aux étudiants géorgiens d’effectuer une mobilité en France dans des domaines tels que la gestion d’établissements de santé (coopération entre l’université médicale d’Etat de Tbilissi et UniMan), la pharmacologie (coopérations entre l’université d’Etat de Tbilissi et l’université Reims Champagne-Ardenne ; l’université médicale d’Etat de Tbilissi et l’université Aix-Marseille) et la psychologie (coopérations entre l’université d’Etat Ilia et l’université lumière Lyon 2 ; l’université du roi Tamar, l’université d’Etat de Samstkhe-Javakhetie et l’université Paul-Valery de Montpellier).

Grâce à Campus France Géorgie, les étudiants géorgiens peuvent intégrer un cursus français en lien avec la santé, via des bourses de mobilité, ou encore les programmes DFMS-DFMS/A, des cursus sélectifs qui proposent aux médecins étrangers de se former en France pour une durée limitée. Depuis 2011, la France a accueilli 14 géorgiens dans des spécialités telles que la gynécologie, la pédiatrie, la cardiologie et l’oncologie. La France propose également aux étudiants et personnels soignants géorgiens des stages d’observation dans des hôpitaux français.

La coopération hospitalière

La France a marqué le paysage géorgien de la santé par la création du centre médical Yonne-Kakhétie qui propose depuis 2006 des soins de proximité, dont la qualité se veut égale à ceux prodigués en France, tout en restant abordables. Le centre réalise des diagnostics, des dialyses et des chimiothérapies.

Depuis 2018, une coopération hospitalière sur les bactéries multirésistantes existe entre le Groupe hospitalier Sud-Ile-de-France et le Centre de recherche sur les maladies infectieuses, le SIDA et l’immunologie clinique de Géorgie.

La France soutient également les activités de La Maison Verte, lieu d’accueil créée en 2006 pour les jeunes géorgiens atteints d’autisme, ou encore du centre de psychothérapie Philippe Paumelle, deux institutions situées à Tbilissi.

Le soutien à la société civile

La France soutient les ONG géorgiennes et le transfert de connaissances entre ONG françaises et géorgiennes dans le domaine de la santé.

A travers le projet « Faire tomber les barrières », le Bureau international catholique de l’enfance (BICE) travaille avec les ONG géorgiennes, Public Heath Foundation of Georgia et l’Union RHEA pour former et sensibiliser à la lutte contre les violences à l’égard des enfants en situation de handicap.

La France a également soutenu l’association Imedi handicap qui œuvre à améliorer la vie des enfants en situation de handicap dans la région de Shuakhévi, ou encore l’ONG Equality Movement dans la mise en œuvre d’un programme de prévention et d’accès aux soins pour les personnes LGBTIQ+ (PrEP et PEP). La France, par le biais de Médecins du Monde, soutient également Equality Movement et Mandala dans la réduction des risques liés à l’usage des substances psychoactives chez les jeunes et notamment dans le cadre des pratiques de ChemSex.

Enfin, dans le cadre de son prix annuel des droits humains, l’ambassade de France en Géorgie a soutenu en 2023 le projet de l’ONG EcoCenter – Gavigudet (« Nous suffoquons ») qui allie santé et environnement et dont l’objectif est d’améliorer la qualité de l’air à Rustavi et dans sa région.

publié le 02/02/2024

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